Expert psycho-légal / Experte psycho-légale : Le Guide Complet du Métier en Belgique

L'expert psycho-légal n'a pas de salaire fixe, il est payé à la mission sur base d'honoraires et de frais fixés par arrêté royal. La rémunération est donc très variable. Une expertise simple peut être facturée quelques centaines d'euros, tandis qu'une expertise complexe en cour d'assises peut atteindre plusieurs milliers d'euros. Le principal défi reste les délais de paiement de l'État.

Il faut d'abord un Master (Bac+5) en psychologie clinique ou criminologie. Ensuite, une expérience professionnelle de plusieurs années est requise, ainsi qu'une formation spécialisée en expertise. L'étape cruciale est de postuler et d'être accepté au registre national des experts judiciaires, géré par le SPF Justice, ce qui officialise le statut.

Il travaille principalement comme indépendant. Il est mandaté par les différentes instances judiciaires : juges d'instruction, tribunaux de la jeunesse, tribunaux de première instance, cours d'appel, cours d'assises. Son 'bureau' est souvent son cabinet privé, mais il se déplace beaucoup dans les prisons, les palais de justice ou au domicile des personnes à expertiser.

Oui, le titre d'expert judiciaire est réglementé par la loi du 10 avril 2014. Pour exercer, une inscription au registre national des experts judiciaires est obligatoire. Cela garantit que le professionnel répond à des critères de compétence, d'expérience et de probité. Il s'agit donc d'une profession reconnue et encadrée par la loi.

Le psychologue clinicien a une visée thérapeutique : il soigne, accompagne, soutient. L'expert psycho-légal, lui, a une visée d'évaluation : il ne soigne pas la personne qu'il rencontre mais doit donner un avis technique et objectif pour éclairer la justice. Sa relation avec le sujet n'est pas une relation d'aide mais une relation d'expertise.

Oui, c'est même très fréquent. De nombreux experts psycho-légaux maintiennent une pratique de psychologue clinicien en cabinet privé ou en institution à temps partiel. Cela leur permet d'avoir des revenus plus stables et de rester connectés à la pratique clinique thérapeutique, qui nourrit aussi leur pratique d'expert.

L'objectivité et la neutralité sont primordiales. Il faut être capable de mettre de côté ses propres jugements. Une grande rigueur intellectuelle, d'excellentes capacités d'analyse et de synthèse, ainsi qu'une plume irréprochable pour la rédaction des rapports sont indispensables. Enfin, une forte résistance au stress et à la pression est nécessaire.

C'est un marché de niche. Il n'y a pas des milliers de postes, mais la justice a un besoin constant d'experts compétents. L'entrée dans la profession peut être lente, le temps de se faire connaître des magistrats. Cependant, un expert reconnu pour la qualité et la rigueur de son travail aura un volume de missions régulier.

Oui, c'est un atout considérable, surtout pour travailler avec les juridictions de Bruxelles-Capitale. Être capable de lire un dossier ou de mener un entretien dans les deux langues nationales ouvre beaucoup plus de portes et permet d'être désigné dans des affaires qui traversent la frontière linguistique.

Le plus grand défi est de rester objectif face à des faits parfois très graves et des personnes en grande souffrance ou manipulatrices. Un autre défi est de traduire des concepts psychologiques complexes dans un langage clair et accessible pour les juges et les jurés, sans simplifier à l'excès. Enfin, gérer la pression lors des témoignages en cour d'assises est un exercice particulièrement difficile.