Anthropologue (h/f/x) : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le salaire est très variable. Un doctorant boursier (via le FNRS par exemple) débute autour de 2.200€ net/mois. Un chercheur post-doctorat ou un chargé de cours peut gagner entre 2.800€ et 3.500€ brut/mois. Dans les ONG ou les musées, les salaires dépendent des barèmes du secteur non-marchand, souvent similaires. La précarité des contrats courts est une réalité fréquente du métier d'anthropologue.

Le parcours classique est un Bachelier (3 ans) puis un Master (2 ans) en sociologie et anthropologie dans une université belge (ULB, UCLouvain, ULiège). Pour une carrière dans la recherche, un Doctorat (3-4 ans) est quasi indispensable. Il n'existe pas de formation en Haute École ou à l'IFAPME pour ce métier.

Bien que l'université soit le débouché principal, les compétences de l'anthropologue sont valorisées dans les musées (comme conservateur ou médiateur), les ONG (pour des études de terrain), les administrations publiques (intégration, coopération au développement), la médiation interculturelle et de plus en plus dans le secteur privé pour l'UX Research (recherche sur l'expérience utilisateur).

Les deux disciplines sont très proches. Historiquement, l'anthropologue (ou ethnologue) étudiait les sociétés dites 'lointaines' via une immersion de longue durée (ethnographie), tandis que le sociologue se concentrait sur les sociétés occidentales avec des méthodes plus quantitatives (sondages). Aujourd'hui, les frontières sont floues : l'anthropologue étudie aussi des phénomènes 'proches' (une entreprise, un hôpital) et le sociologue utilise des méthodes qualitatives.

Pour devenir chercheur ou professeur d'université, oui, le doctorat est une étape incontournable. C'est le diplôme qui atteste de la capacité à mener une recherche autonome. Pour travailler dans les musées, les ONG ou comme consultant, un Master peut suffire, mais un doctorat reste un atout majeur qui ouvre davantage de portes et donne accès à des postes à plus haute responsabilité.

En Belgique francophone, le financement principal provient du Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS), qui octroie des mandats de doctorants (FRIA) et de chercheurs. Les universités financent aussi des postes d'assistants. D'autres bourses existent via des fondations ou des projets de recherche européens. Trouver un financement est une étape clé et très compétitive de la carrière.

Les universités belges ont des pôles de recherche reconnus. On peut se spécialiser en anthropologie politique, anthropologie médicale (santé, maladie), anthropologie du développement, études africaines (une tradition forte en Belgique), anthropologie visuelle, ou encore sur des thématiques plus contemporaines comme les migrations, l'environnement ou le numérique.

Oui, c'est une voie qui se développe. Un expert en anthropologie culturelle peut offrir ses services en tant que consultant indépendant pour des entreprises (études de marché qualitatives, culture d'entreprise), des institutions publiques (évaluations de politiques sociales) ou des bureaux d'études. Cela demande un bon réseau et des compétences entrepreneuriales.

Oui, c'est un atout considérable, surtout pour travailler à Bruxelles ou dans des institutions fédérales comme les musées nationaux. La maîtrise de l'anglais est, quant à elle, non négociable, car c'est la langue de la recherche scientifique internationale (publications, colloques).

Cela dépend entièrement du sujet et du lieu de recherche. Un travail sur un conflit armé ou une épidémie comporte des risques évidents qui nécessitent une préparation rigoureuse. Une ethnographie de terrain dans une administration à Bruxelles est sans danger. L'éthique de la recherche impose de ne jamais mettre en danger ni le chercheur, ni les personnes avec qui il travaille.