Entrepreneur / Entrepreneuse de l’économie sociale : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le salaire est très variable. Au démarrage, de nombreux fondateurs d'une société à impact ne se rémunèrent pas ou très peu. Une fois l'activité stabilisée, la rémunération dépend des statuts (ASBL, SC) et de la rentabilité. Elle se situe souvent entre 2 000 et 3 500€ brut/mois, mais reste généralement inférieure à celle d'un entrepreneur classique à chiffre d'affaires égal.

Il n'y a pas de voie unique. Un diplôme de l'enseignement supérieur (Bachelier ou Master) en gestion, économie ou sciences sociales est une excellente base. Des formations spécifiques existent, comme le master à finalité sociale de HEC Liège ou le certificat de l'UCLouvain. L'essentiel est souvent l'accompagnement par des incubateurs spécialisés (SE'nSE, etc.) qui apportent un soutien pratique.

Les sources de financement sont diverses : les fonds propres, les prêts bancaires auprès de banques éthiques (Triodos, Crédal), les subventions publiques (Régions, Europe via les fonds FSE), le crowdfunding social (Growfunding, Lita.co), et les investisseurs à impact (Impact Together, SI² Fund). Un mix de ces sources est souvent nécessaire.

Les formes les plus courantes sont l'ASBL (Association Sans But Lucratif) pour les services non marchands, et la SC (Société Coopérative) agréée comme Entreprise Sociale pour les activités commerciales. La SC agréée permet de concilier une activité économique avec une finalité sociale tout en bénéficiant d'une reconnaissance officielle.

La différence fondamentale réside dans la finalité. L'entrepreneur classique vise principalement la maximisation du profit pour ses actionnaires. Le porteur de projet à finalité sociale, lui, place la mission sociale ou environnementale au cœur de son projet. Les bénéfices sont un moyen de pérenniser l'activité et d'amplifier l'impact, et non une fin en soi.

De nombreuses structures existent. Pour l'accompagnement, contactez les guichets d'économie sociale, SAW-B (Solidarité des Alternatives Wallonnes et Bruxelloises), ou des incubateurs. Pour le financement, Crédal est un acteur clé. Les Agences de Développement Local (ADL) et les services comme le 1890 en Wallonie ou le 1819 à Bruxelles peuvent aussi orienter.

La résilience est primordiale pour faire face aux nombreux défis. Il faut aussi une vision claire de sa mission, du leadership pour mobiliser une équipe et des partenaires, de la créativité pour trouver des solutions innovantes, et de solides compétences en gestion pour assurer la viabilité économique du projet.

Le secteur est en pleine croissance. Il ne s'agit pas de 'débouchés' au sens classique, mais d'opportunités de création. La demande pour des solutions durables et sociales augmente, et les pouvoirs publics soutiennent de plus en plus ces initiatives. Le défi est de créer son propre emploi en développant un modèle économique solide.

Pas forcément. Une bonne idée est souvent une solution simple, locale et efficace à un problème concret. Il peut s'agir d'adapter un modèle existant à un nouveau contexte ou de répondre à un besoin non satisfait dans sa communauté. L'exécution et la persévérance sont souvent plus importantes que l'idée de départ.

Oui, absolument. Les experts en entrepreneuriat social se spécialisent souvent dans des secteurs précis : l'économie circulaire (ressourceries, revalorisation), l'alimentation durable (coopératives alimentaires), l'insertion socioprofessionnelle (EFT, ETA), la technologie au service du social ('Tech for Good'), la culture ou encore l'habitat inclusif.