Référendaire (Justice) : Le Guide Complet du Métier en Belgique

La rémunération est attractive et évolutive, car elle est liée aux barèmes de la fonction publique (niveau A). Un référendaire débutant peut espérer un salaire brut mensuel d'environ 4200€ à 5000€. Avec l'ancienneté et l'expérience, ce salaire peut atteindre 7500€ brut par mois ou plus en fin de carrière, sans compter les éventuelles indemnités spécifiques liées à la fonction.

La différence fondamentale réside dans le pouvoir de décision. Le juge (ou magistrat) est investi du pouvoir de juger : il tranche les litiges et rend la décision. Le référendaire, lui, est un expert juridique qui l'assiste : il analyse, recherche, et prépare un projet de décision, mais ne prend pas part au vote final et ne signe pas le jugement. Il est un appui technique et intellectuel indispensable.

Le parcours est exigeant. Il faut obligatoirement détenir un Master en Droit. Ensuite, il faut réussir un concours de recrutement très sélectif organisé par le Selor (le bureau de sélection de l'administration fédérale). Ce concours comporte généralement des épreuves écrites testant les connaissances juridiques et la capacité de synthèse, suivies d'un entretien oral.

Un référendaire travaille au sein de l'ordre judiciaire ou administratif. Les principaux employeurs sont la Cour de cassation, les Cours d'appel (Bruxelles, Liège, Mons...), les Tribunaux de première instance, les Tribunaux de l'entreprise, ainsi que le Conseil d'État. Le lieu de travail est donc quasi exclusivement un palais de justice ou un bâtiment judiciaire.

La carrière de référendaire offre plusieurs perspectives. Il est possible d'évoluer en ancienneté au sein de la même fonction. Une voie d'évolution majeure est de devenir magistrat, en passant l'examen d'aptitude professionnelle. D'autres peuvent s'orienter vers des postes de haut fonctionnaire au sein du SPF Justice ou d'autres services publics, ou encore vers une carrière académique.

Ce n'est pas une obligation partout, mais c'est un atout considérable. Pour les postes dans les juridictions de Bruxelles ou dans les hautes cours nationales comme la Cour de cassation ou le Conseil d'État, la maîtrise du français et du néerlandais est souvent une condition sine qua non, validée par un examen linguistique du Selor.

Au-delà des compétences juridiques, la rigueur intellectuelle, un esprit d'analyse et de synthèse exceptionnel, et d'excellentes capacités rédactionnelles sont primordiales. La discrétion est une obligation absolue, tout comme l'impartialité et l'objectivité. Il faut aussi être autonome et capable de gérer une charge de travail importante.

Oui, le métier peut être source de stress. La pression des délais, la complexité des affaires et l'importance des enjeux humains et financiers des dossiers peuvent générer une tension importante. La nécessité de produire un travail irréprochable sur le plan juridique ajoute à cette exigence. Une bonne organisation et une grande résistance au stress sont donc nécessaires.