Professeur / Professeure dans l’enseignement supérieur : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le salaire est fixé par les barèmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Un chargé de cours débutant gagne environ 3 500€ brut/mois. Un professeur après 10 ans d'ancienneté gagne environ 5 500€ brut/mois, et un professeur ordinaire en fin de carrière peut dépasser 7 000€ brut/mois. Ces montants varient selon l'ancienneté et le grade académique.

Il faut compter au minimum 8 ans après le CESS : 3 ans de bachelier, 2 ans de master et au moins 3-4 ans de doctorat. Dans la pratique, il faut ajouter plusieurs années (2 à 6 ans) de contrats postdoctoraux, souvent à l'étranger, avant de pouvoir espérer obtenir un poste stable. Le parcours total est donc plus proche de 10 à 15 ans.

Le professeur d'université (enseignant-chercheur) a une mission qui combine recherche de pointe et enseignement. Le professeur de haute école (maître-assistant ou chargé de cours) a une charge d'enseignement plus importante et une mission de recherche plus appliquée et orientée vers la professionnalisation. Le doctorat est obligatoire pour l'université, et de plus en plus requis en haute école.

Oui, la carrière académique est très compétitive. Il y a beaucoup de titulaires d'un doctorat pour très peu de postes académiques permanents. Les premières années sont marquées par une succession de contrats à durée déterminée (assistant, post-doctorant), ce qui engendre une précarité importante. La persévérance et un excellent dossier de recherche sont indispensables.

Le Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS) est l'agence de financement de la recherche la plus importante en Belgique francophone. Il octroie des bourses de doctorat, des mandats postdoctoraux et des crédits de recherche. Obtenir un financement du FNRS est une marque de reconnaissance et une étape souvent essentielle pour poursuivre une carrière d'enseignant-chercheur en Belgique.

Oui, la maîtrise de l'anglais est absolument indispensable. C'est la langue de la recherche internationale : les publications, les conférences, les collaborations et souvent les projets de recherche se font en anglais. De plus, de nombreux masters dans les universités belges sont dispensés (partiellement ou totalement) en anglais.

Outre la recherche et l'enseignement, un expert académique doit gérer les budgets de recherche, participer aux réunions de département et de faculté, siéger dans des jurys de thèse et des comités de sélection, organiser des colloques, répondre à des appels à projets, et participer à la gestion de l'université. Ces tâches peuvent représenter jusqu'à 20-30% de son temps.

C'est possible mais extrêmement difficile. Une expérience de recherche postdoctorale à l'étranger est devenue une condition quasi-implicite pour être compétitif. Elle démontre une capacité d'adaptation, l'intégration dans des réseaux internationaux et une ouverture scientifique qui sont très valorisées par les comités de sélection.

Oui, la charge de travail est très élevée et dépasse largement les 38 heures par semaine. Le métier demande un investissement personnel important, avec du travail fréquent le soir et les week-ends pour préparer les cours, corriger, rédiger des articles ou répondre à des appels à projets dont les délais sont stricts.

La liberté académique est un principe fondamental qui garantit aux professeurs la liberté de mener leurs recherches, d'enseigner et de publier sur les sujets de leur choix, sans censure ni pression extérieure (politique, économique ou religieuse). C'est le pilier de l'autonomie et de la crédibilité de l'université en tant qu'institution de savoir.