Graffeur / Graffeuse : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le revenu est très variable car la plupart des graffeurs sont indépendants. Un artiste muraliste facture ses projets au mètre carré (entre 50€ et 150€) ou au forfait. Un débutant aura des revenus modestes et irréguliers, tandis qu'un artiste de rue reconnu peut très bien gagner sa vie grâce à des commandes de grandes entreprises, des festivals ou des ventes en galerie.

Il n'y a pas de diplôme officiel de graffeur. La majorité sont autodidactes. Cependant, une formation en arts plastiques (CESS artistique, bachelier en école d'art comme Saint-Luc) est un atout majeur pour maîtriser le dessin et la composition. Des formations techniques (peinture en bâtiment via l'IFAPME) peuvent aussi être utiles.

Le graffiti est illégal sur toute surface sans l'autorisation du propriétaire et est considéré comme du vandalisme. Cependant, le métier de street artist s'exerce dans un cadre légal : via des commandes de communes, d'entreprises ou de particuliers. De plus, des villes comme Bruxelles ou Liège mettent à disposition des 'murs d'expression libre' pour s'entraîner légalement.

Un portfolio de qualité est essentiel, souvent sur Instagram ou un site web personnel. Le réseautage est crucial : participer à des festivals, rencontrer d'autres artistes. Il faut aussi démarcher activement les entreprises, les commerces de son quartier, et répondre aux appels à projets publiés par les villes et les centres culturels.

Oui, pour facturer légalement ses prestations, le statut d'indépendant (principal ou complémentaire) est quasi indispensable. Des solutions alternatives existent au début, comme passer par des Sociétés Coopératives d'Activité et d'Emploi (par ex. SMart) qui gèrent la facturation et l'administration.

Les risques principaux sont liés à la santé : l'inhalation prolongée des vapeurs de peinture et de solvants peut être nocive. Le port d'un masque de protection respiratoire de bonne qualité est donc impératif. Il y a aussi des risques physiques liés au travail en hauteur sur des échelles ou des nacelles.

Absolument. La reconnaissance de l'art urbain a énormément progressé. Des musées comme le MIMA à Bruxelles lui sont consacrés, des galeries spécialisées existent, et les institutions publiques (villes, régions) financent de plus en plus de projets de fresques murales, considérant les artistes de rue comme des acteurs culturels à part entière.

Généralement, les communes ou les organisateurs de parcours artistiques lancent des appels à projets ouverts. Les artistes soumettent alors un dossier avec leur portfolio et une esquisse. Un jury composé d'experts culturels, de représentants de la ville et parfois de riverains sélectionne le projet le plus pertinent.

C'est possible pour des artistes très établis, mais difficile. La plupart des professionnels diversifient leurs revenus : commandes de fresques murales (qui est l'activité principale), animation d'ateliers, création de designs pour des marques, et vente d'œuvres sur toile ou d'imprimés en galerie ou en ligne.

Oui, le lettrage reste une discipline fondamentale et respectée au sein de la culture graffiti. Même si les fresques figuratives ou abstraites sont plus populaires auprès du grand public, la maîtrise technique du lettrage ('wildstyle', 'bubble', etc.) est souvent ce qui distingue un graffeur expérimenté et est très appréciée des connaisseurs.