Exploitant agricole / Exploitante agricole en biométhanisation : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le revenu est très variable et dépend de la taille de l'unité, de l'efficacité, des contrats de vente d'énergie (certificats verts) et des coûts d'exploitation. Un gestionnaire d'unité de biogaz peut générer un revenu brut additionnel significatif pour sa ferme, mais celui-ci sert d'abord à rembourser l'investissement. La rentabilité se mesure sur 10 à 15 ans.

Un Bachelier en agronomie est une excellente base. Pour des projets plus complexes, un Master de Bioingénieur est recommandé. Il est crucial de compléter ce parcours par des formations spécialisées sur la digestion anaérobie agricole, proposées par des organismes comme Valbiom ou lors de journées d'étude organisées par le Forem ou les syndicats agricoles.

Les opportunités se trouvent principalement en Wallonie, dans les zones de polyculture-élevage. Les provinces de Liège, Namur et du Hainaut sont particulièrement dynamiques. Les projets sont directement liés à l'emplacement des exploitations agricoles, donc en milieu rural.

La Région wallonne soutient activement la filière via des appels à projets pour l'aide à l'investissement. De plus, la production d'électricité verte bénéficie du système de certificats verts, qui garantit un revenu complémentaire. Il est essentiel de se renseigner sur les aides disponibles au moment du projet, car elles évoluent.

L'agriculteur classique se concentre sur la production alimentaire. L'exploitant en biométhanisation y ajoute une casquette de producteur d'énergie. Il doit posséder des compétences techniques supplémentaires en génie des procédés, en mécanique et en gestion énergétique. Il transforme un 'déchet' (effluent) en plusieurs produits de valeur (énergie, chaleur, engrais).

C'est possible mais plus complexe. La plupart des projets de méthanisation agricole sont portés par des agriculteurs car ils disposent de la matière première principale (effluents, terres). Un non-agriculteur devrait sécuriser ses approvisionnements via des contrats long-terme, ce qui représente un risque supplémentaire.

La polyvalence est la clé : il faut être bon agronome, technicien rigoureux et gestionnaire avisé. L'autonomie et la capacité à résoudre des problèmes sont primordiales, car l'unité fonctionne 24/7. Une bonne vision à long terme est nécessaire pour mener à bien un projet qui s'étale sur plus de 15 ans.

Non, le potentiel de développement est encore important en Wallonie. La transition énergétique et les objectifs climatiques poussent au développement de nouvelles unités. Cependant, les projets doivent être bien dimensionnés et intégrés localement pour être viables et acceptés.

Ce n'est pas indispensable car l'activité est très locale. Cependant, la maîtrise du néerlandais ou de l'allemand peut être un atout pour échanger avec des collègues en Flandre ou en Allemagne, des régions très avancées dans le domaine de la méthanisation, ou pour négocier avec certains fournisseurs de matériel.

Oui. Si la plupart des projets valorisent les effluents d'élevage, un expert en méthanisation à la ferme peut se spécialiser dans la co-digestion avec des sous-produits de l'industrie agro-alimentaire, des cultures énergétiques dédiées, ou même des déchets verts. Chaque 'recette' d'intrants demande une expertise spécifique pour optimiser la production de biogaz.