Canneur-rempailleur / Canneuse-rempailleuse : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le revenu est très variable. Un salarié débutant peut espérer entre 1.950€ et 2.200€ brut/mois. Un artisan expérimenté peut atteindre 2.300€ à 2.800€. Cependant, la majorité travaille en tant qu'indépendant, où le revenu dépend entièrement du volume de commandes, de la réputation et des tarifs pratiqués. La clé est de bien calculer ses coûts et le temps passé sur chaque pièce.

La voie principale en Belgique francophone est la formation en alternance. Il faut s'adresser à l'IFAPME en Wallonie ou au SFPME (via l'EFP) à Bruxelles. Le programme dure 2 à 3 ans et combine des cours en centre avec un apprentissage pratique chez un artisan, menant à un diplôme de chef d'entreprise. Il n'est pas toujours nécessaire d'avoir le CESS pour y entrer.

Oui, c'est un métier qui sollicite le corps. Le travail se fait souvent en position assise prolongée, ce qui peut affecter le dos. Les mains et les doigts sont constamment en action, ce qui demande de la force et peut causer des douleurs. La répétitivité des gestes et la patience requise en font aussi un métier exigeant sur le plan mental.

La grande majorité des canneurs-rempailleurs s'installent comme artisans indépendants et travaillent depuis leur propre atelier, à domicile ou dans un local dédié. Quelques opportunités d'emploi salarié existent dans des ateliers de restauration de meubles plus grands, chez des antiquaires ou des ébénistes d'art. Certains diversifient leur activité en donnant des cours ou des stages.

Bien que ce soit un métier de niche, les débouchés sont réels. Avec l'intérêt croissant pour la durabilité, l'upcycling et l'artisanat local, la demande pour la restauration de qualité est stable, voire en légère croissance. L'avenir réside dans la capacité à se faire connaître, à proposer un travail de haute qualité et à peut-être se spécialiser dans des techniques rares pour se démarquer.

La différence fondamentale réside dans le matériau utilisé. Le cannage se fait avec de la canne de rotin, qui est l'écorce d'un palmier lianescent, créant un motif ajouré et géométrique. Le rempaillage, quant à lui, utilise de la paille (souvent de seigle ou de marais) ou du jonc, qui est enroulé sur les traverses de la chaise pour former une assise pleine et robuste.

Le démarrage demande de la proactivité. Il faut activer le bouche-à-oreille, créer un site web ou une page sur les réseaux sociaux avec un portfolio de qualité (photos avant/après). Participer à des marchés d'artisans et des brocantes est aussi un excellent moyen de se faire connaître. Enfin, nouer des partenariats avec des ébénistes, des tapissiers et des antiquaires peut générer des commandes.

Un bon sens de l'esthétique est indispensable pour respecter le style des meubles et produire un travail harmonieux. Des compétences en dessin ne sont pas obligatoires, mais une bonne perception des volumes, des motifs et des couleurs est un atout majeur. Le métier est avant tout technique, mais la dimension artistique est ce qui différencie un bon artisan d'un excellent artisan.