Auteur / Auteure scénariste multimédia : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le revenu est très variable. En freelance, un débutant peut facturer entre 250 et 350€ par jour. Les tarifs dépendent du projet : une pige pour un jeu mobile sera moins payée que l'écriture d'une web-série pour la RTBF. Les droits d'auteur, gérés par la SACD ou la SCAM, constituent une part importante du revenu mais sont perçus après la diffusion. Un professionnel de la narration interactive expérimenté peut espérer des revenus annuels bruts de 30 000€ à 50 000€, mais avec de fortes fluctuations.

Les Masters en Écriture de l'INSAS (Bruxelles) et de l'IAD (Louvain-la-Neuve) sont les formations royales pour le scénario en Belgique francophone. Pour une spécialisation jeu vidéo, la formation en Game Design de la HEAJ à Namur est une excellente porte d'entrée. Compléter son parcours avec des ateliers d'écriture transmedia ou de narration interactive est un vrai plus.

Le réseau est essentiel. Participez aux festivals (Anima, BIFFF, KIKK Festival), aux game jams et aux appels à projets lancés par le CCA, Wallimage ou la RTBF. Avoir un portfolio avec des projets personnels (même courts) est indispensable pour démarcher les sociétés de production et les studios de jeux vidéo. Les stages en fin d'études sont aussi un excellent tremplin.

Le scénariste classique écrit une histoire linéaire (début, milieu, fin) pour un film ou une série. Le concepteur narratif (ou 'narrative designer') travaille sur des histoires interactives, souvent pour les jeux vidéo. Il doit penser à toutes les branches du récit, aux choix du joueur, et à la manière dont l'histoire est racontée à travers le gameplay lui-même. C'est une écriture plus systémique.

Non, ce n'est pas obligatoire. Cependant, comprendre la logique de base de la programmation et savoir utiliser des outils de scripting simples (comme Twine ou Yarn Spinner) est un atout considérable. Cela facilite la communication avec les développeurs et permet de créer des prototypes narratifs pour tester ses idées.

Oui, le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel (CCA) de la Fédération Wallonie-Bruxelles propose des aides à l'écriture pour divers formats. Wallimage et Screen.brussels soutiennent également le développement de projets innovants. La SABAM et la SACD offrent aussi des bourses et des prix pour encourager la création.

Oui, un auteur scénariste peut demander le statut d'artiste (ou 'travailleur des arts' depuis la réforme de 2024). Ce statut permet de bénéficier d'allocations les jours sans contrat, ce qui est une sécurité importante face à la précarité du métier. Il faut pour cela prouver une activité artistique suffisante sur une période de référence.

Le marché est en croissance, soutenu par la RTBF via sa plateforme Auvio et ses appels à projets pour les séries courtes. Des fonds spécifiques existent pour ce format. C'est un excellent moyen pour un jeune écrivain interactif de se faire connaître et de voir son projet produit avec des moyens professionnels.

Une idée seule ne peut pas être protégée. C'est sa matérialisation (un synopsis, un traitement, un scénario) qui est protégeable par le droit d'auteur. Il est conseillé de déposer ses œuvres auprès d'une société d'auteurs comme la SACD ou la SCAM, ou via des services de dépôt en ligne, pour se constituer une preuve d'antériorité en cas de litige.

C'est un atout considérable, surtout à Bruxelles. Cela permet de collaborer avec des sociétés de production flamandes, qui sont très actives, notamment dans l'animation et le jeu vidéo (via le VAF). Cela ouvre les portes à un marché plus large et à des projets d'envergure nationale ou internationale.