Art-thérapeute (Arts plastiques) : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le salaire varie fortement selon le statut (salarié ou indépendant) et le lieu de travail. En tant que salarié débutant, on peut s'attendre à un salaire brut mensuel entre 2300€ et 2800€. Avec de l'expérience, il peut atteindre 3000€ à 4000€. Pour un indépendant, les revenus dépendent du nombre de consultations et des tarifs pratiqués, qui sont souvent de l'ordre de 40€ à 70€ par séance.

Il n'existe pas de Bachelier spécifique. Le parcours classique est de réaliser un Bachelier dans un domaine connexe (psychologie, social, artistique) puis de suivre une formation spécialisée. Il peut s'agir d'un certificat d'université (proposé par l'UCLouvain par exemple) ou de formations dispensées par des Hautes Écoles comme Parnasse-ISEI ou des centres privés reconnus. La durée de cette spécialisation est généralement de 1 à 3 ans.

La reconnaissance du métier est en progression mais le titre n'est pas encore légalement protégé par un arrêté royal, contrairement aux psychologues ou aux kinésithérapeutes. Cependant, des associations professionnelles comme l'Association Belge d'Art-Thérapie (ABAT) œuvrent pour cette reconnaissance et établissent des critères de qualité pour les praticiens et les formations.

Les lieux d'exercice sont très variés. Les principaux employeurs sont les institutions de soins : hôpitaux (psychiatrie, pédiatrie), maisons de repos (MRS), centres de santé mentale ou centres de jour. On trouve aussi des postes dans le secteur socio-éducatif comme les écoles d'enseignement spécialisé, les associations (ASBL) ou les services d'aide à la jeunesse. Enfin, beaucoup choisissent de s'installer comme indépendant.

Au-delà des compétences artistiques, les qualités humaines sont primordiales. L'empathie, une grande capacité d'écoute et le non-jugement sont à la base de la relation thérapeutique. Il faut également faire preuve de patience, de créativité pour adapter les dispositifs, et d'une grande stabilité émotionnelle pour accompagner des personnes en souffrance sans être submergé(e).

Non, il n'est pas requis d'être un artiste exposé en galerie. L'important est d'avoir une pratique artistique personnelle et de bien connaître les matériaux et le processus créatif. L'objectif n'est pas la production d'une œuvre esthétique, mais l'utilisation de l'art comme moyen d'expression. La maîtrise technique est moins importante que la capacité à créer un cadre sécurisant pour le patient.

Les débouchés sont en croissance mais le marché du travail reste concurrentiel, avec beaucoup de postes à temps partiel. L'évolution peut se faire par la spécialisation (enfance, gériatrie, traumatismes), en devenant superviseur pour d'autres thérapeutes, ou en prenant des fonctions de coordination de projet dans une institution. Le développement d'une pratique en tant qu'indépendant est aussi une voie d'évolution majeure.

La différence est fondamentale et réside dans l'objectif. Un professeur d'arts plastiques vise l'apprentissage de techniques et le développement de compétences artistiques dans un but pédagogique ou esthétique. L'art-thérapeute, lui, utilise la création dans un but thérapeutique. L'attention est portée sur le processus créatif et l'expression des émotions, et non sur le résultat final.