Sertisseur-joaillier / Sertisseuse-joaillière : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le salaire varie fortement avec l'expérience et le statut. Un sertisseur salarié débutant peut espérer entre 1.950€ et 2.400€ brut/mois. Avec de l'expérience, ce salaire peut monter jusqu'à 3.000€ ou plus. Un artisan indépendant bien établi peut avoir des revenus nettement supérieurs, dépassant parfois 3.800€ brut/mois, mais ils sont plus variables et dépendent de sa clientèle.

La voie la plus courante est la formation en alternance via l'IFAPME (Wallonie) ou le SFPME (Bruxelles), qui prépare au métier de Chef d'entreprise. Il est aussi possible de suivre un cursus dans l'enseignement secondaire technique ou professionnel (menant au CESS) ou de s'inscrire dans une école d'art spécialisée comme l'IATA à Namur.

Bien que les métiers soient liés, il y a des nuances. Le bijoutier travaille principalement les métaux précieux pour créer des bijoux sans pierres. Le joaillier crée des montures spécifiquement destinées à mettre en valeur des pierres précieuses. Le sertisseur est l'expert ultra-spécialisé qui a pour unique mission de fixer les pierres sur la monture créée par le joaillier. Souvent, un artisan peut avoir plusieurs de ces casquettes.

Savoir dessiner est un atout considérable, surtout pour la phase de création (joaillier). Cependant, pour le métier de sertisseur pur, la compétence principale est la dextérité technique et la précision. Un sertisseur exécute souvent un design déjà conçu. Une bonne compréhension des volumes et de l'esthétique est néanmoins indispensable.

Les principaux bassins d'emploi se trouvent dans les grandes villes. Bruxelles, avec ses boutiques de luxe et ses nombreux ateliers, et Anvers, la capitale mondiale du diamant, sont les deux pôles majeurs. D'autres villes comme Liège, Namur ou les stations balnéaires huppées comme Knokke offrent également de belles opportunités pour les artisans qualifiés.

La difficulté n'est pas la force physique, mais l'endurance. Le métier impose une position assise prolongée, une concentration intense et un travail minutieux qui peut causer de la fatigue visuelle et des tensions dans le dos et la nuque. Une bonne ergonomie du poste de travail et des pauses régulières sont essentielles pour préserver sa santé.

S'installer comme indépendant est un objectif pour beaucoup, mais cela demande de la préparation. En plus de la maîtrise technique, il faut obtenir son certificat de gestion de base en Wallonie et à Bruxelles. Il faut aussi un investissement initial important pour l'outillage et le stock de matières premières, ainsi qu'un bon carnet d'adresses pour se constituer une clientèle.

C'est un métier de niche et d'excellence qui ne disparaîtra pas. Si la production de masse existe, la demande pour des pièces uniques, des réparations de qualité et du sur-mesure reste forte. Le savoir-faire d'un bon sertisseur sera toujours recherché. L'avenir réside dans la spécialisation et la capacité à allier techniques traditionnelles et nouvelles technologies (comme la conception 3D).