Juge d’instruction (h/f) : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le salaire est fixé par des barèmes légaux du SPF Justice. Un juge d'instruction débutant gagne environ 5 500 € brut par mois. Ce montant augmente avec l'ancienneté pour atteindre plus de 8 000 € brut en fin de carrière, sans compter les allocations pour les services de garde.

Le procureur du Roi représente l'accusation (le ministère public). Il déclenche les poursuites. S'il estime qu'une enquête approfondie est nécessaire, il saisit le juge d'instruction. Ce dernier, en tant que magistrat instructeur, est indépendant et mène l'enquête de manière impartiale, en cherchant les preuves à charge et à décharge.

Il faut d'abord obtenir un Master en droit (5 ans). Ensuite, il faut réussir l'examen d'aptitude professionnelle pour la magistrature. Les lauréats effectuent un stage judiciaire de 3 ans. À l'issue du stage et après évaluation positive, ils peuvent postuler à une place vacante et être nommés par le Roi.

Le métier comporte des risques, notamment lors de la gestion de dossiers de grand banditisme ou de terrorisme. Les magistrats instructeurs peuvent faire l'objet de menaces et bénéficier de mesures de protection policière si nécessaire. La discrétion et la prudence sont essentielles dans l'exercice de la fonction.

Non, un principe fondamental de la justice belge est la séparation des fonctions. Le juge d'instruction qui a mené l'enquête ne peut pas faire partie du tribunal qui jugera l'affaire au fond. Cela garantit l'impartialité du jugement.

Un juge d'instruction peut évoluer vers d'autres fonctions au sein de la magistrature : président du tribunal de première instance, conseiller à la Cour d'appel, ou même conseiller à la Cour de cassation, la plus haute juridiction du pays. Il peut aussi se spécialiser dans des matières comme le terrorisme ou la criminalité financière.

La charge de travail est très élevée et dépasse largement les 38 heures par semaine. Les services de garde (astreintes) obligatoires, qui couvrent les nuits et les week-ends, ajoutent une contrainte importante. C'est un métier qui demande un investissement personnel considérable.

L'intégrité et l'impartialité sont primordiales. Il faut aussi une grande capacité d'analyse et de synthèse pour gérer des dossiers complexes, une forte résistance au stress et à la pression, et une grande force de caractère pour prendre des décisions lourdes de conséquences.

C'est l'un des plus grands défis du métier. Les horaires imprévisibles, les services de garde et la charge mentale liée aux dossiers rendent la conciliation difficile. Un solide équilibre personnel et un soutien familial sont souvent nécessaires pour tenir sur le long terme.

Non, le nombre de postes est limité et dépend des départs à la retraite et des besoins des tribunaux. La sélection via l'examen d'aptitude est très compétitive. Cependant, pour ceux qui réussissent le parcours, l'insertion professionnelle est garantie.