Éthicien de l'IA / Éthicienne de l'IA : Le Guide Complet du Métier en Belgique

En Belgique, un éthicien de l'IA débutant peut s'attendre à un salaire brut mensuel entre 3.500€ et 4.500€. Avec plusieurs années d'expérience, un profil senior ou expert peut atteindre 4.500€ à 6.500€, voire plus dans de grandes structures ou des cabinets de conseil. Ce salaire est souvent complété par des avantages extra-légaux comme une voiture de société, une assurance hospitalisation et des bonus.

Il n'existe pas encore de filière unique. Le parcours le plus courant est un Master universitaire (5 ans). Les candidats viennent de Bacheliers variés : philosophie, droit, informatique, sociologie. Il est ensuite crucial de se spécialiser via un Master en éthique, en droit du numérique (comme à l'UNamur) ou en complétant une formation technique par des cours en sciences humaines. La pluridisciplinarité est la clé.

Le travail s'effectue majoritairement dans un bureau, avec des horaires de jour classiques, mais une grande flexibilité est souvent nécessaire pour s'adapter aux projets. L'environnement est très collaboratif, impliquant des réunions constantes avec des ingénieurs, des juristes et des managers. Le télétravail est fréquent, mais la présence sur site est importante pour les ateliers et les réunions stratégiques.

Les opportunités se concentrent principalement à Bruxelles, en raison de la présence des institutions européennes et des sièges de grandes entreprises. Le Brabant wallon (Louvain-la-Neuve) et les grandes villes flamandes comme Gand, Anvers et Louvain sont aussi des pôles d'emploi importants. Les employeurs sont variés : cabinets de conseil, banques, assurances, entreprises technologiques et secteur public.

Le plus grand défi est de traduire des principes abstraits en actions concrètes et mesurables, sans freiner l'innovation. Il faut constamment convaincre et argumenter pour faire valoir l'importance de l'éthique face à des objectifs de performance. Un autre défi est la veille permanente nécessaire pour suivre l'évolution rapide de la technologie et de la législation comme l'AI Act.

Ce n'est pas une obligation absolue, mais c'est un atout considérable. Avoir des notions de base en programmation (notamment Python) et comprendre le fonctionnement du machine learning permet d'avoir des discussions plus crédibles et plus profondes avec les équipes techniques. Cela aide à mieux cerner les risques de biais dans les données et les algorithmes.

Les perspectives sont excellentes car le domaine est en pleine expansion. Un éthicien de l'IA peut évoluer vers des postes de Lead AI Ethicist, de responsable de la gouvernance de l'IA (AI Governance Officer) ou de directeur de l'innovation responsable. Des passerelles existent aussi vers des rôles de Data Protection Officer (DPO) ou de conseiller en politiques publiques sur les technologies numériques.

Ce métier exige un niveau de formation universitaire (Master). Cependant, des organismes comme le Forem ou les centres de compétences de Digital Wallonia peuvent proposer des formations continues ou des spécialisations pour des personnes ayant déjà un diplôme du supérieur. Elles permettent d'acquérir des compétences spécifiques sur l'IA, mais ne remplacent pas le parcours académique initial.