Critique musical / Critique musicale : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le salaire est très aléatoire. En tant qu'indépendant (pigiste), un rédacteur musical est payé à l'article, de 50€ pour une brève sur un webzine à 200€ pour un dossier dans un magazine. Un revenu mensuel brut peut varier de 500€ à plus de 2500€ pour les plus établis. Les postes salariés sont rarissimes, principalement à la RTBF, avec un salaire de départ autour de 2400€ brut.

Il n'y a pas de voie royale. Un diplôme en journalisme (IHECS, ULB), en communication ou en musicologie (UCLouvain) est une excellente base. Cependant, l'expérience pratique est primordiale : tenir un blog, collaborer à des radios associatives ou écrire pour des webzines est indispensable pour se constituer un portfolio et un réseau.

Non, le secteur est très compétitif et les places sont chères. La plupart des professionnels sont indépendants et doivent constamment démarcher les rédactions. Les débouchés sont limités, mais la passion, la persévérance et une spécialisation (jazz, metal, électro, hip-hop belge) peuvent faire la différence.

Ce n'est pas obligatoire, mais c'est un atout considérable. Avoir des connaissances en théorie musicale (solfège, harmonie) permet une analyse musicale plus profonde et technique. Cela aide à mieux comprendre la structure des morceaux et à dialoguer plus facilement avec les musiciens lors des interviews.

Pour obtenir une accréditation presse, il faut généralement écrire pour un média reconnu (même un blog avec une audience significative). Vous devez contacter l'attaché(e) de presse de l'artiste ou de la salle de concert bien à l'avance en justifiant votre demande et en précisant le média pour lequel vous couvrirez l'événement.

Les réseaux sociaux sont essentiels. Ils servent à la fois d'outil de veille pour suivre l'actualité, de plateforme pour promouvoir ses propres articles et d'espace pour construire une marque personnelle et interagir avec une communauté. Un bon profil sur Twitter ou Instagram peut attirer l'attention des rédacteurs en chef.

Les principales difficultés sont la précarité financière due au statut de pigiste, la nécessité d'être disponible le soir et les week-ends, la pression des délais (surtout pour les critiques de concerts) et le risque de lassitude face à la quantité de musique à écouter. Il faut aussi savoir gérer la critique de son propre travail.

Oui, absolument. Les opportunités se développent dans l'audiovisuel (chroniques pour la radio ou la télé), le podcasting (création de contenus audio spécialisés), la rédaction pour des labels (biographies d'artistes), la curation de playlists pour des plateformes de streaming ou encore l'animation de conférences et de débats musicaux.

Ce n'est pas une obligation, mais c'est un avantage certain. Bruxelles concentre la majorité des médias, des salles de concerts importantes et des événements de l'industrie musicale. Y résider facilite grandement le networking et l'accès aux événements. Cependant, avec le télétravail, un professionnel de la presse musicale peut être basé ailleurs en Wallonie.

C'est l'un des plus grands défis. L'objectivité totale est un mythe, mais un bon critique doit savoir prendre de la distance. Il faut séparer l'affect personnel de l'analyse professionnelle, argumenter son point de vue avec des éléments concrets (qualité de la production, écriture des textes, performance scénique) et rester honnête intellectuellement, même si cela signifie émettre un avis mitigé sur un artiste apprécié.