Critique d’art (h/f) : Le Guide Complet du Métier en Belgique

Le salaire est très variable. Un critique d'art salarié débutant (rare) peut espérer entre 2 300 et 2 600€ brut/mois. La majorité travaille en indépendant (pigiste) : la rémunération à l'article (la pige) varie de 50€ pour un webzine à plus de 500€ pour un grand quotidien ou un magazine spécialisé. Les revenus sont donc souvent irréguliers et dépendent de la réputation et du volume de travail.

Un Master (Bac+5) est quasi indispensable. Les filières les plus courantes sont l'Histoire de l'art et archéologie (ULB, ULiège, UCLouvain), le Journalisme ou la Communication. Il n'existe pas de diplôme spécifique de 'critique d'art', il s'agit d'une spécialisation acquise par la pratique, les stages et la construction d'une expertise personnelle.

Non, le secteur est très compétitif et les places sont limitées. L'insertion se fait souvent progressivement, en commençant par des collaborations ponctuelles et bénévoles pour des webzines ou des petites structures. Se constituer un réseau solide et un portfolio de qualité est essentiel pour percer. La persévérance est la clé.

Ce n'est pas obligatoire, mais fortement recommandé. Bruxelles concentre la majorité des rédactions, des grandes institutions culturelles, des galeries et des événements artistiques. Y résider facilite grandement le networking et l'accès aux vernissages et conférences de presse, qui sont cruciaux pour ce métier.

Le critique d'art analyse et commente une exposition existante, son rôle est celui d'un observateur et d'un médiateur. Le curateur (ou commissaire d'exposition) conçoit et organise l'exposition : il choisit les artistes, les œuvres, la scénographie et le propos intellectuel. Leurs rôles sont distincts mais souvent complémentaires, et une même personne peut exercer les deux activités.

Commencez par créer un blog ou un compte Instagram dédié à vos analyses. Proposez des articles à des webzines culturels, même bénévolement au début. Fréquentez assidûment les vernissages pour rencontrer artistes, galeristes et autres critiques. Soyez proactif, demandez des accréditations presse et développez une 'patte', un style d'écriture qui vous est propre.

Non, ce n'est pas nécessaire et c'est même assez rare. Les compétences requises ne sont pas celles de la création mais de l'analyse, de la recherche et de l'écriture. Avoir une sensibilité artistique est indispensable, mais une distance critique est également nécessaire pour évaluer une œuvre objectivement.

Pour la presse quotidienne, les sections culturelles du Soir et de La Libre Belgique sont incontournables. En magazine, L'Art Même (édité par la Fédération Wallonie-Bruxelles) est la revue de référence pour l'art contemporain. Il existe aussi de nombreux webzines influents comme Mu-inthecity ou H-Art (en néerlandais mais lu par le milieu francophone).

Oui, c'est un atout majeur, surtout à Bruxelles. La scène artistique belge est très connectée entre les deux communautés linguistiques. Comprendre le néerlandais permet de lire la presse flamande (De Standaard, De Morgen), de suivre les institutions anversoises ou gantoises et d'élargir considérablement son réseau et ses opportunités.

Le métier évolue. La presse papier perd du terrain au profit des formats numériques (webzines, podcasts, vidéos). Un professionnel de l'analyse artistique doit aujourd'hui maîtriser les réseaux sociaux pour diffuser son travail et construire sa marque personnelle. Le format de la critique évolue aussi vers des formes plus courtes, plus visuelles et plus interactives.